Mon frère
09/févr./2008 23:26
Un peu comme la chanson de Maxime Leforestier... "toi le frère que je n'ai jamais eu, si tu avais ce que j'ai bu de mes chagrins en solitaire"
Mon frère est mort ce matin, 57 ans... C'est jeune pour partir mais c'est mieux que de rester à souffrir, ravagé par un cancer.
Des années que l'on ne se voyait pas, pas à cause de l'éloignement physique mais de l'éloignement intellectuel. Un frère absent de ma vie, comme le reste de ma famille d'ailleurs.
Un frère c'est un bout de soi-même, quelque part... pour l'instant je ne sais pas encore ce qui me manque. Vaguement, j'ai allumé une bougie, un peu pour qu'il sache que je pense à lui, l'aider à trouver le chemin et aussi pour lui dire adieu comme lorsque l'on se disait aurevoir sans jamais savoir si on se reverrait un jour.
Drôle de famille, drôle de vie. Qu'il sache que je ne lui en veux pas d'avoir été si absent quand ma vie est devenue difficile, comme je l'ai été aussi au début de son cancer à la différence que j'étais dans l'ignorance de son état. Un frère qui préférait ignorer pour ne pas avoir à prendre position, pour un camp, pour un autre. Je n'ai pas le souvenir, de toute ma vie, de lui avoir écrit un mot, lui non plus d'ailleurs. 7 ans de différence, 50 ans d'indifférence, sa vie, la mienne, son boulot, les miens, sa femme, les miennes... Rien, jamais, ne nous a réellement rapproché, l'éloignement était là, à la base. Alors c'est la première et la dernière fois que je t'écris mon frère, je n'ai pas le souvenir de t'avoir dit que je t'aimais, toi non plus, ce soir c'est tard, bien tard pour ce genre de chose mais sans doute que le silence qui règne ce soir est encore plus pesant qu'auparavant car je sais qu'il est définitif.
Puisses-tu trouver la paix, le repos et aussi des réponses à toutes ces questions qu'ici tu n'osais pas poser de peur des réponses qui t'auraient amené à répondre à ton tour à d'autres questions...